C'était le 16 janvier... (16/01/2024)
1167.
Naissance (l'année et le lieu sont controversés) de Walther von der Vogelweide, le plus célèbre trouvère et poète lyrique allemand du Moyen Âge. Auteur prolifique (on lui doit des milliers de lieder), il fut toute sa vie un adversaire acharné de la prétention des papes à commander aux empereurs germaniques.
1605.
Mise en vente dans les librairies madrilènes de la première partie de Don Quichotte, de Miguel de Cervantès.
1794.
Mort à Londres de l'historien anglais Edward Gibbon, auteur d'une importante Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, qui souligne les responsabilités chrétiennes dans l'effondrement de l'Empire. "Je ne puis me souvenir, écrit-il dans ses mémoires, que de quatorze jours vraiment heureux dans ma vie."
En France, Marseille est déclarée rebelle et devient "Ville-sans-nom" pour s'être insurgée contre la dictature de la Convention.
1869.
Naissance à Plougastel-Daoulas du philosophe et biologiste français Félix Le Dantec (Le Déterminisme biologique, 1897). Reçu premier à l'École Normale Supérieure à l'âge de 16 ans, il fut à partir de 1899 titulaire de la chaire d'embryologie générale à la Sorbonne.
1901.
Mort à San Domenico di Fiesole, près de Florence, du peintre allemand Arnold Böcklin. Auteur de nombreux tableaux d'inspiration mythologique et fantastique, il fut avec Feuerbach et Marées l'un des principaux représentants de l'école germano-romaine.
1920.
Aux États-Unis, entrée en vigueur de la Prohibition, début d'une ère faste pour la pègre américaine.
1945.
La ville médiévale saxonne de Magdebourg est entièrement réduite en cendres par 371 bombardiers britanniques. Plus de 4 000 morts civils seront identifiés.
1947.
Livré à Staline par les Britanniques auxquels il s'était rendu le 11 mai 1945, le général prussien Helmuth von Pannwitz, commandant en chef de Cosaques qui avaient choisi l'uniforme allemand pour combattre le régime soviétique, est pendu comme criminel de guerre à Moscou.
1961.
Dans son discours de fin de mandat, le président Dwight D. Eisenhower met en garde ses compatriotes contre les dangers du "complexe militaro-industriel" : "Cette conjonction entre un immense establishment militaire et une importante industrie privée de l'armement est une nouveauté de l'histoire américaine [...] Nous devons nous prémunir contre l'influence illégitime que ce complexe tente d'acquérir, ouvertement ou de manière cachée, dans des proportions désastreuses et échappant au contrôle des citoyens".
1979.
Ne pouvant plus contenir l'hostilité de son peuple, le Chah Mohammad Reza Pahlavi quitte l'Iran avec sa famille. L'ayatollah Khomeiny, de sa résidence provisoire en France, lance un appel à l'union populaire. Le 1er février, après quinze ans d'exil, il fait un retour triomphal à Téhéran. La "révolution islamique" commence.
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Commentaires
question :
pourquoi les Anglais ont-ils livré von Pannwitz à Staline ?
Écrit par : Mimi Vaurien | 16/01/2009
Pour comprendre cette histoire, il faut rappeler qu'avant la 1ère guerre mondiale, les Cosaques étaient un peuple de 5 millions de personnes vivant dans les régions du Don, du Kouban, de l'Oural, de l'Orenbourg et du Terek. Ils jouissaient d'une grande autonomie et de privilèges concédés par le Tsar en échange de forces combattantes pour l'armée impériale (162 régiments en 1914).
Au moment de la révolution russe, craignant que le bolchevisme mette un terme à leur autonomie, les Cosaques choisirent le camp des "partisans blancs" contre-révolutionnaires. Leur crainte fut confirmée lors de la victoire des "rouges" : ils perdirent leur autonomie ainsi que leurs terres, qui furent redistribuées.
Ils en conservèrent une haine du régime soviétique qui les amena à se joindre aux Allemands en été 1942. Espérant la défaite du bolchevisme, ils pensaient récupérer leur autonomie ancestrale. Ainsi Pannwitz (prussien) fut-il nommé commandant en chef du 15ème corps de cavalerie cosaque. A la défaite de l'Allemagne, Pannwitz tint à accompagner ses Cosaques jusqu'au bout : il demanda lui-même aux Britanniques de le livrer avec eux à Moscou, plutôt que d'être jugé (en tant qu'Allemand) par les autorités anglo-américaines. Pannwitz, toujours honoré par les Cosaques, a failli être réhabilité en 1996 (du temps de Boris Eltsine) comme victime du stalinisme (son acte d'accusation retenait les chefs d'espionnage, de subversion et d'actes terroristes contre l'URSS). Mais la décision de réhabilitation fut annulée en 2001 sous Poutine, au motif de crimes de guerre perpétrés par l'unité SS qu'il commandait.
Écrit par : le photon | 17/01/2009